Fukushima, c’est où?
Gazette d’@rrêt sur images, n° 181
Qui parle encore de Fukushima ? Ouvrez les yeux, tendez les oreilles : vous entendez quelque chose ? Fukushima est sorti des écrans radar. Terminé. Histoire ancienne. Et pourtant on en apprend encore. Pire : on apprend tout. On apprend par exemple que c’était grave, Fukushima. On le savait, certes. Mais encore plus grave. Rejets radioactifs bien supérieurs aux chiffres alors évoqués, réacteurs fondus, cuves fissurées : c’est maintenant, alors que le sujet a quitté la Une, que filtrent les informations. Trois mois : c’est le moment que nous avons choisi pour tenter de comprendre, à plat, comment nous sommes informés sur le nucléaire.
Et encore : trois mois, c’est très court. Sur le plateau, le débat a dérivé du côté de Tchernobyl (1986). Aussi incroyable que ça paraisse, il n’existe encore aucun bilan crédible des morts et des blessés. Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi ? Corinne Lepage l’explique sur notre plateau, au milieu d’une rafale d’explications, aussi sidérantes les unes que les autres. Pourquoi il faut plus de vingt ans pour démanteler une centrale nucléaire. Pourquoi, en dépit de l’importance du parc nucléaire français, nous importons de l’énergie nucléaire à l’Allemagne. Etc, etc. Après notre émission, vous en saurez un peu plus. Mais ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel, c’est que vous saurez très précisément pourquoi il est si difficile, désespérément difficile, de savoir quelque chose.
Et la chronique de Didier Porte est là.
Daniel Schneidermann
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